Le cinéma L'Alcazar
C’est entre 1861 et 1862 qu’un débit de boissons est construit pas Henri Édouard Berryer, cafetier au 1 rue de la Station, sur un terrain appartenant à la compagnie des Chemins de fer de l’Ouest.
En 1886, Guillaume Édouard Bical exploite le fonds de commerce, comme sous-locataire. Des bals et concerts ont lieu dans l’établissement. En 1890, les anciens bâtiments sont démolis et reconstruits par Francis Ernest Rosset, nouveau locataire de la Compagnie des Chemins de fer de l’Ouest, et en 1893, Guillaume Édouard Bical, débitant de vins et liqueurs, devient propriétaire des constructions et du terrain.
L’Alcazar devient un établissement de cinématographe, le 1er juin 1915. Jean-Marc Lescure est alors directeur de l’établissement puis, 3 ans plus tard, propriétaire de l’immeuble. Il fait édifier en 1919 un cinéma-concert de 1 500 places, où les films sont projetés avec l’accompagnement d’un véritable orchestre symphonique.
Enrichi de sa façade actuelle, l’établissement fait salle comble pour sa réouverture le 28 janvier 1921. En 1959, un ciné-club est créé et la première séance du Ciné-Club des Amis de l’Alcazar a lieu avec la projection de « Que Viva Mexico ».
Cinéma Art et Essai
L’Alcazar est classé officiellement le 26 mars 1962 par décision du Centre National de la Cinématographie, dans la catégorie « art et essai ».
Pour survivre à la baisse de fréquentation qui se produit au début des années 70, une profonde transformation a lieu en 1971, avec le réaménagement de la grande salle en un complexe de 3 salles, qui prend le curieux nom de « Tricycle » en 1973 !
Le 3 février 1992, une ordonnance d’expropriation au profit de la Société d’économie mixte SEM92, dans le cadre de la zone d’aménagement de la station est demandée. Le 1er septembre 1992, l’exploitation est confiée à Patrick Brouiller, président de l’Association française des cinémas d’art et d’essai.
L’Alcazar a été racheté en septembre 1993 par la Ville d’Asnières-sur-Seine, pour 30 francs avec une convention de mise à disposition gratuite des locaux à l’association de gestion des cinémas d’Asnières.
Il prend le nom de « Ciné d’Asnières » jusqu’en 1997 où le nouvel établissement, doté d’une salle supplémentaire, retrouve son nom d’origine. Rénové en 1996, le complexe offre 4 salles dotées des équipements les plus perfectionnés et d’une capacité totale de 700 places permettant ainsi d’élargir encore la programmation au cinéma d’auteur, aux films pour les scolaires et à toutes les missions culturelles qui sont celles d’un cinéma de proximité.
En effet, le cinéma l’Alcazar programme régulièrement des avant-premières et soirées débats avec la venue de réalisateurs et acteurs reconnus par la profession. De plus, la Ville organise des sorties cinéma, sur le temps scolaire, à destination des écoles, avec une programmation adaptée « art et essai jeune public » pour les initier dès leur plus jeune âge au goût du cinéma. La Commune prend en charge une participation à hauteur de 1,60 € la place de cinéma.
D’autres dispositifs pour toutes les tranches d’âges sont également mis en place par l’Alcazar tels que « École au cinéma », « Collège au cinéma », « Lycéens et apprentis au cinéma », « le festival des écoles qui filment » permettant ainsi à un large public de découvrir « un cinéma d’auteur » et de s’approprier ce cinéma de quartier.
Depuis mars 2012, le cinéma est passé du support argentique à l’ère numérique.
Portrait de Jean Lescure
Écrivain, poète et scénariste français, Jean Lescure est né le 14 septembre 1912 à Asnières-sur-Seine où ses parents ont transformé leur salle de bal en cinéma, l’Alcazar. Il effectue son internat au collège de Saint-Germain-en-Laye puis suit des études de philosophie à la Sorbonne et de psychopathologie à Sainte-Anne.
Après de nombreuses collaborations littéraires, dont les Cahiers du Contadour et la revue poétique Messages, il publie en 1939 son premier recueil, Le voyage immobile.
En 1956, il s’associe à son père pour diriger le cinéma l’Alcazar et en fait l’une des premières salles de banlieue consacrée au cinéma d’art. Aidé d’André Malraux, rencontré en 1944, il prépare les conditions du fonctionnement de l’Association française des cinémas d’art et d’essai (AFCAE), qu’il présidera de 1966 à 1992. Il présidera également la Confédération internationale des cinémas d’art et d’essai (CICAE), sera le conseiller privé du président de l’INA, membre d’honneur de l’AFCAE et de la CICAE…
Après une vie bien remplie et plusieurs prix, dont le Grand Prix Poncetton de la Société des gens de lettres, en 1992 pour l’ensemble de son œuvre, Jean Lescure s’est éteint le 17 octobre 2005 à Paris, à l’âge de 93 ans.
Séances sur Seine
C’est une association loi 1901 qui contribue à l’organisation de rencontres culturelles, linguistiques et cinématographiques à Asnières.
Avec l’Alcazar, l’association fait un travail de valorisation de la salle d’art et essai et de ses exploitants, en organisant des soirées ciné-club (sur le segment des films du patrimoine), en faisant connaître les avant-premières et les rencontres avec les réalisateurs. L’association a également réalisé un film rendant hommage à cette salle.