Le cimetière ancien

 

En raison de l’extension de la commune, le cimetière situé place de l’Église jusqu’en 1815 puis avenue d’Argenteuil (vers le numéro 17) est transféré rue du Ménil en 1861.

Une délibération du Conseil municipal en date du 23 décembre 1876 donne la dénomination de boulevard Voltaire à la route départementale N°14, créée en 1867. À la même époque, la rue de l’Alma est prolongée jusqu’à l’entrée du cimetière.

Au début du siècle, seul le côté des numéros impairs de cette rue est bâti. À côté du cimetière, le marbrier Guillemin est suivi par le café-restaurant « Bière de l’Espérance » faisant face à un hôtel-restaurant. Le cimetière a été agrandi à de nombreuses reprises. Une première fois jusqu’à la rue des Bas en 1882, puis en 1922 pour la création du carré militaire (162 tombes).

En 1942, la création de l’aile nord se fait aux dépens d’un terrain maraîcher de 8 560 m² et l’aile sud est constituée dès 1950.

Des personnalités du milieu artistique sont inhumées à Asnières. Parmi les nombreux « pensionnaires » du cimetière, nous pouvons retrouver :

 

Tombe des familles Bidel et Rancy

Le cirque Rancy est fondé en 1856 à Rouen par Théodore Rancy (1818-1892), enfant de la balle et excellent cavalier. Son association avec François Bidel (1839-1909), dompteur de prestige et directeur de ménagerie - « Lion parmi les lions » selon le mot de Victor Hugo, ouvre avec faste l’âge d’or du cirque français. À la mort du patriarche, son fils Alphonse Rancy (1861-1932) reprend en main les destinées du cirque, accompagné de son épouse, la fille du dompteur Bidel. Le cirque s’installe à Asnières en 1904. Flamboyant jusqu’à la Première Guerre mondiale, on y compte une centaine de chevaux, des lions, des éléphants, un corps de danseurs de vingt-cinq personnes et un chapiteau abritant 2 600 spectateurs. Le cortège parcourra la France jusque dans les années quarante. Les descendants des deux familles ont depuis perpétué la tradition des gens du voyage.

 

Achille Lemot

(1846-1909), dit Uzès, illustrateur, vignettiste et caricaturiste, vécut à Asnières où il est mort.

 

Auguste Thin

(1899-1982), le 2e classe chargé de désigner le 10 novembre 1920 le corps du soldat inconnu a vécu dans le quartier des Bourguignons. Il est inhumé à Asnières.

 

Alfred Adam

Comédien, né à Asnières le 5 avril 1908, est décédé le 7 mai 1982. Il est inhumé à Asnières.

 

Jean dit Eugène Claude

Artiste peintre, 1841-1923, a été domicilié au 90 rue de Châteaudun. Décédé et inhumé à Asnières.

 

Paul Petit Demange dit Paul Demange

Comédien, 1901-1983, est inhumé à Asnières.

 

Armand Numès, 1857-1933 et André Numès

Artistes dramatiques, 1896-1972 décédés, à Asnières (6 avenue Casimir) et inhumés à Asnières.

 

Famille Vuitton

Né le 4 août 1821 à Anchay (commune de Lavans-sur-Valouse, Jura), Louis Vuitton, fils de Xavier Vuitton, cultivateur s’est installé à Asnières en 1854 au 14 rue du Congrès, où il fixa son atelier en 1860. Il est décédé à Asnières le 27 février 1892. Son fils Georges-Férréol Vuitton, est né le 13 juillet 1857 à Paris et décédé le 26 octobre 1936, à Asnières. Son fils Gaston-Louis Vuitton est né le 30 janvier 1883 et décédé le 18 mars 1970, à Asnières. Tous les trois sont inhumés à Asnières. Les deux fils de Gaston-Louis Vuitton : Claude-Louis-Germain Vuitton (ancien maire-adjoint d’Asnières), décédé à Boulogne-Billancourt le 10 janvier 1992 et Jacques-Louis-Victor Vuitton, décédé à Paris Xe le 21 août 1964, sont nés à Asnières le 29 décembre 1923.

 

Gaspard Clair François Marie Riche 

Baron de Prony né à Chamelet (Rhône) le 22 juillet 1755 et mort à Asnières-sur-Seine le 29 juillet 1839, est un ingénieur, hydraulicien et encyclopédiste français. Il tient son nom de la seigneurie de Prony, à Oingt (Rhône).

 

 

Focus sur Georges Colomb

Georges Colomb dit Christophe, 1856-1945, auteur de La famille Fenouillard, est inhumé à Asnières.

Georges Colomb plus connu sous le nom de Christophe est considéré comme l’un des précurseurs de la bande dessinée avec des personnages comme le sapeur Camember ou le savant Cosinus. Né le 25 mai 1856 à Lure, Georges Colomb est professeur de sciences naturelles émérite à la Sorbonne. Il est l’auteur et l’illustrateur d’une trentaine d’ouvrages scolaires de sciences naturelles et de vulgarisation scientifique. 

Pour ses activités de dessinateur il prend le nom de Christophe Colomb en référence à un autre Christophe Colomb bien connu.

Il vécut à Asnières, 4 rue de Colombes, au tout début du XXe siècle. Une rue porte son nom dans les Hauts d’Asnières, près du boulevard Pierre de Coubertin.

 

 

 

Christophe, pionnier de la bande dessinée

C’est Christophe qui établit pour la première fois le principe de la bande d’images située au-dessus du texte. Les bulles ou phylactères n’apparaîtront qu’en 1908 avec Les Pieds nickelés. Un procédé qu’il appliquera dans plusieurs séries devenues célèbres comme La famille Fenouillard (1889), Les aventures du sapeur Camember (1890), Le savant Cosinus(1893) et Les malices de Plick et Plock (1893).

On considère souvent La famille Fenouillard comme la première bande dessinée française. Cette histoire paraît en feuilleton dans l’hebdomadaire pour enfants Le petit français illustré, à partir de 1889. Sous des dehors naïfs, elle apparaît comme une critique caustique des mœurs d’une famille de province qui part à la découverte du monde. 

Les aventures du sapeur Camember paraissent en feuilleton de 1890 à 1896. Sans doute son personnage le plus célèbre, il représente, sous l’uniforme prestigieux du sapeur du Génie, le jeune campagnard brave et naïf confronté aux situations comiques ou absurdes de la vie militaire. Personnage devenu célèbre dans toute la France, la Ville de Lure l’a même immortalisé en inaugurant une statue à son effigie en 1979. L’idée fixe du savant Cosinus narre les mésaventures d’un scientifique qui souhaite faire le tour du monde et qui invente les moyens de transport les plus farfelus sans pour autant jamais dépasser les portes de Paris. Pour créer son héros, Christophe s’inspire de scientifiques de son époque comme le mathématicien Jacques Hadamard et le physicien André-Marie Ampère, connus pour leur distraction notoire.

L’œuvre de Christophe se caractérise par l’utilisation d’un vocabulaire riche en allusions culturelles, littéraires et historiques mais aussi scientifiques. Le calembour y tient également une belle place, au service d’un humour parfois loufoque ou satirique, mais toujours teinté d’ironie et de tendresse. 

Christophe meurt le 3 janvier 1945 à Nyons, dans la Drôme, où il s’était réfugié en 1940 pour fuir l’avancée allemande.