Requiem de Mozart par la Maîtrise des Hauts-de-Seine
La Mairie d’Asnières-sur-Seine a le plaisir de vous inviter à la représentation du chef d’œuvre, le Requiem de Mozart. Sous la direction de Gaël Darchen, interprété par le Chœur Unikanti et le Chœur d’enfants de La Maîtrise des Hauts-de-Seine, accompagnés par l’Orchestre de la Seine, ce concert exceptionnel réunira plus de 220 choristes et 50 musiciens, le mercredi 14 juin à 20h30, à l‘Église Notre-Dame-du-Perpétuel-Secours, 31 rue Albert 1er .
Spectacle gratuit. Pour réserver vos places, cliquez ici.
Le dernier souffle de Mozart
W.À.Mozart n’avait jamais songé à un requiem et me disait souvent qu’il avait entrepris ce travail (celui commandé par l’anonyme) avec le plus grand plaisir, puisque c’était son genre de prédilection et qu’il allait le concevoir et le composer avec une telle application que ses amis et ses ennemis l’étudieraient après sa mort, « à condition que je reste en vie assez longtemps, car ce doit être mon chef d’œuvre et mon chant du cygne. »
Lettre de Constance Mozart à l’abbé Maximilien Stadler
Salzbourg, le 31 mai 1827
En 1791, tandis que la Flûte Enchantée était pratiquement composée dans son intégralité et que la Clémence de Titus était sur le point d’être créée, un mystérieux messager, qui tint à garder l’anonymat, vint faire la commande d’un requiem pour le compte d’un autre inconnu dont l’identité fit couler beaucoup d’encre.
On allait jusqu’à croire – et Mozart lui-même dans les derniers temps de sa maladie – que l’émissaire n’était autre que la mort elle-même venue lui signifier ses derniers jours. Il est vrai que la maladie de Mozart le plongea dans une profonde dépression, l’idée de la mort et la certitude d’avoir été empoisonné le rongeaient, jusqu’à une dégradation de son état le précipitant dans un coma qui le conduisit à la mort.
Le commanditaire avait pourtant bien forme humaine : le comte de Walsegg, fin connaisseur mais médiocre instrumentiste et compositeur, avait pour habitude de faire composer des œuvres dont il exigeait l’exclusivité, qu’il faisait ensuite interpréter anonymement dans son domaine sans qu’on sut si il cherchait simplement à en faire deviner l’auteur ou s’en attribuer la paternité.
C’est donc tout naturellement qu’au décès de sa femme il fit approcher Mozart alors au plus haut de son talent bien que très affaibli physiquement. Mozart composa ainsi un requiem « de sa manière à lui, avec un traitement riche et plein des voix »1.
Le résultat en est une œuvre singulière, écrite cependant dans la plus pure tradition salzbourgeoise – selon laquelle les trombones doublent les voix, les nappant de leur sombre éclat.
Est-il besoin de souligner la grande culture du génie autrichien ? C’est en s’inspirant des premières mesures de « The Way of Zion do mourn » HWV 264 de Hændel dont il a si intimement côtoyé l’œuvre, et s’appuyant sur le ton pérégrin du requiem grégorien (pour le « Te decet hymnus deus in Sion ») qu’il fait naître son poignant Introït.
La fugue du Kyrie renoue avec la grande tradition germanique du contrepoint, et c’est dans l’imploration du Christ pour qu’il se souvienne de nous après notre mort et fasse preuve de clémence à notre égard – le Recordare – qu’il mêle subtilement espoir et crainte ; un passage que Vincent Novello se réjouit d’apprendre que Mozart l’avait lui aussi compté parmi ses préférés.
La composition du Requiem par Mozart lui-même s’étend de l’Introït à la fin de l’Offertoire – le déchirant Lacrimosa s’arrêtant à sa huitième mesure car le compositeur ne suivait pas l’ordre liturgique dans sa composition – mais il faut se représenter que l’instrumentation n’est pas complète jusqu’à ce point : Mozart laissa de nombreux passages à l’état de particelle (sorte de squelette compositionnel), instrumentés après sa mort par les compositeurs Eybler et Freystädtler et complétés à partir des fragments restants par Süssmayer, lui-même instruit par Mozart dans ses derniers moments de vie consciente.
Imaginons un instant Süssmayer et Constance Mozart chanter ensemble les différentes voix du Requiem pour lui en permettre les ajustements, tel que cela nous est conté dans de nombreux récits biographiques.
Mozart quitta ce monde avec le regret de laisser femme et enfants dépourvus de moyens financiers, au moment même où lui étaient offertes des charges et commandes qui lui auraient permis de vivre plus aisément.
>>LIEU
Église Notre-Dame-du-Perpétuel-Secours
31 rue Albert 1er
Entrée libre et gratuit sur réservation.